Quand Novembre nébuleux dissipe le feu des astres
Et qu’à ses haillons pendillent des feuilles détrempées,
L’aurore se fait fraiche sur les dernières demeures
De nos ancêtres ici et là, en ces lieux, éparpillés.
Quand Novembre glacial profondément nous enlace
Et qu’un vif frisson parcourt tous nos sens engourdis
La campagne se fige jusqu’au sol humide et embourbé
Dans les profondeurs des racines épicées et safranées.
Quand Novembre se farde de bruines et de crachins,
Et que les rafales de vent secouent nos mémoires
Dans le long sillage de nos veines ravine encore
Quelques douleurs secrètes et bien mal irriguées
Despote des Ténèbres, Novembre a usurpé ton âme
Et ces quelques fleurs estourbies sur la pierre tombale
Où les ronces impies déjà ont façonné leur royaume,
Ne rallumeront pas les cendres du temps passé.