Je sens fondre sur moi la chaleur de l’été
Et déjà m’enserrer de ses bras étouffants
Comme une masse dans le sol m’envelopper
Près du rivage où jadis nous fumes amants.
Un chant, sourd et profond envahit tout mon corps
Saisissant mes pensées d’une ivresse endiablée
Et dans mes yeux embrasés où le mal s’endort
Je vois ta bouche de mes mains se rapprocher.
Nos deux corps plus brulants qu’un volcan la nuit
Qu’un orage soudain n’aurait pu rafraichir
S’embrasent, impurs, dans une plainte infinie
Creusant le sillage d’un éternel soupir.