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Edito

 
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31 août 2006 4 31 /08 /août /2006 00:00

Voici le texte que j'ai écris au cours de la proposition suivante : "Ils nous entourent, et souvent ils ont le premier rôle. Il ne leur manque que la parole pour raconter les évènements tels qu'ils se passent vraiment. Et si vous la leur donniez ? Voilà en effet le défi qui vous est lancé : donner à un ou plusieurs objets usuels la possibilité de raconter les évènements de leur point de vue.Pour cela, ne perdez pas de vue que les objets ne pensent pas comme nous, il ne s'agit peut-être même pas de "pensées". Il est tentant de leur prêter des raisonnements, pressions, styles, humains, mais c'est alors perdre de vue leur différence, qui pourrait pourtant enrichir beaucoup l'expression. Cette différence, vous devrez ici la rendre perceptible, pour que le lecteur ne doute pas que ce sont vraiment les objets qui s'expriment. N'hésitez pas à surprendre, tout est permis !"
Je l'ai un peu transgressée, en ne décrivant pas un objet, mais plutôt une substance.


 

 Enfin le voilà qui s’approche de son bureau ! Cela fait des semaines que je siège là derrière ma paroi en verre sans qu’il ne m’accorde la moindre attention et que j’attends un signe de sa part... Ca y est ! Il attrape le flacon en cristal gravé de sa main gauche tandis que la droite se met à dévisser le capuchon qui me retient prisonnière depuis si longtemps ! C’est un bon présage, une nouvelle aventure va enfin pouvoir commencer... Un peu d’air... je respire enfin ! Emprisonnée la plupart du temps dans ce flacon, je trouve le temps trop long et je finis par me dessécher... Mais lorsqu’il trempe délicatement sa plume dans ma lymphe, c’est alors que je reprends tous mes esprits. Là, de sa plume, je bondis alors sur la page vierge que je dévore de mille traits. Ces semaines sans me nourrir, ne serait-ce que d’un tout petit espace vierge, ne m’ont pas pour autant affaiblie ! Je ne demande qu’à vagabonder au rythme de sa plume, c’est nécessaire à mon équilibre. 
Mais que fait-il là ? 
Il hésite ? 
Ha, non, ça suffit, pas cette fois encore !! 
Mon maître précédent était plus productif, un vrai boulimique de l’écriture ! J’avais droit à plusieurs virées par jour sur ces immensités désertiques que nous aimions parcourir ensemble à un rythme effréné. Même parfois au milieu de la nuit, nous nous accordions une veillée dans les flammes tremblotantes de mon amie la bougie. Là, au milieu des poussières argentées qui dansaient dans la nuit, c’était une véritable fête ! Et malgré son grand âge et ses mains tremblantes, il faisait de moi ce qu’il voulait. Tantôt il me couchait amoureusement sur la feuille en me faisant prendre des postures sensuelles aux formes farouches et arrondies, tantôt dans ses moments rebelles, mes traits se faisaient plus saillants et plus fermes. Quand il était triste, je l’étais aussi. Des gouttelettes d’eau salée venues de nulle part venaient me dissoudre, déformant ou effaçant même parfois le sillage noir de ses pensées.  
Mais au moins, je vivais !  Même si je n’étais pas libre de mes mouvements, c’était une véritable aventure que de noircir avec lui les souvenirs de sa jeunesse, et je n’oublierai jamais cette escapade au pays des mots. Nous écrivions des vers gracieux, faisions chanter la nature et les objets. Quand je reprenais ma place dans l’encrier de bronze qui mettait si bien en valeur son bureau, après avoir transpiré toute ma lave noire, j’étais comblée. 

Avec celui que j’appelle ironiquement « l’écrit-rien », c’est différent. Mes échappées sont rares et rythmées de ratures sur des pages qui finissent presque toujours vierges et froissées dans la corbeille en papier. Il faut dire qu’il se prend pour un écrivain, mais ce n’est pas en me faisant noircir les feuilles de gribouillis infâmes qu’il sera un jour édité !

Les temps ne sont plus ceux qu’ils étaient. Il a souillé mon âme. Blaise Cendras me faisait écrire « je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie ». Ne suis-je pas le plus précieux des liquides dans lequel on trempe sa plume pour y écrire la vie ? Ne suis-je pas la source où les grands hommes puisent leurs richesses intérieures ? 
D’une substance liquide noble, il a fait de moi une vulgaire trainée noire.
Il n’a qu’à utiliser un stylo bille, il ne me mérite pas !?

 

commentaires

N
Je connais de nom la petite fabrique d'écriture, pourquoi pas m'inscrire ??? OUi c'est une idée... Je vais aller lisre les histoires de ton fils, Molly.Nanou
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M
wouah ! - contente de te lire ! -  donc... je vais prendre mon temps pour te découvrir vraiment !tu connais "la petite fafrique d'écriture" , ( 3 blobopotes qui proposent des sujets pour que l'on écrive des petits textes ou poésie" ? non, non, je ne suis pas écrvivain, meme si on me dit que j'écris étonnemment les histoires de mon fils (catégorie Jordan, mon blog) -  mais je me délecte de vos talents !et les tiens sont multiples : écritures, peinture et "quoi encore" ?à bientôt !
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N
Merci William ! Dès que j'ai un peu de temps, je fais de même.. <br /> Bye<br /> Nanou
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W
merci pour ce gentil compliment. c'est toujours très encourageant ce genr de critique...je t'ai mis dans mes liens... à bientôt!
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N
William, je suis allée sur ton blog, ce que tu écris est très intéressant. Nanou
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