Dans ses rides profondes et marquées Sa voix frêle, douce et chantante, Je l’ai aimée, Depuis des années
Lui donnaient un air grave et malheureux
A qui ne savait lire dans ses pensées
Se camouflait un sourire malicieux
Qu’elle réservait à ceux qu’elle aimait
Bercée par les cigales et le mistral
Les jours de chaleur écrasante
Résonne encore dans mes entrailles
Je lui parlais,
Elle me racontait
Puis souriait
Pour oublier
Le poids des années
Qu’elle portait
Avec ses yeux fanés
Et son dos recroquevillé
Dans mes nuits d’insomnie
Je la vois parfois comme une fée
Elle me transporte dans ses flâneries
Nous courons dans les vertes prairies
De ce monde lointain et enchanté
Dans lequel enfin ses yeux s’ouvrent à la vie
Elle voulait nous quitter
Rejoindre le passé
Rouvrir ses yeux souillés
A attendu que tu soies née
Pour se laisser aller
Paisible et décidée
Vers une autre contrée
Au-delà de nos réalités.